LA FUENTE DE LOS MUERTOS
LA FONTAINE DES MORTS
Esta, entre dos caminos, Era la fuente vieja. Me acerco silencioso. Y miro en la aspereza El reguero que fluye De la oscuridad fresca Entre la hierba Cinco amapolas nuevas Erigen, esparcidas Su soledad ligera. No quiero decir nada: Silenciosa es la tierra Una noche troncharon junto a esta agua serena cinco vidas muy jóvenes Iban hacia la vega Unos hilos de sangre: Bautismo de la tierra. Han pasado diez años Y ahora el verano estrena Algunas flores rojas. No vi más. Esta era la fuente vieja; ahora, con nombre de leyenda, La fuente de los muertos. Así la tierra espesa Su olvido. Dulce y verde, Con silencio de hierba. |
Là, entre deux chemins, Etait la vieille source. Je m'approche, silencieux et dans la rocaille regarde le flux du ruisseau dans l'obscurité fraîche Dans l'herbe tiède cinq coquelicots tout neufs dressent, mutins leur frêle solitude. Je ne dirai rien. Non, non La terre est silencieuse. Une nuit ils ont fauché près de cette eau sereine Cinq très jeunes vies. Vers l'aval couraient quelques filets de sang: Baptême de la terre. Dix ans ont passé et maintenant l'été étrenne quelques fleurs rouges Rien de plus. C'était la vieille source. Elle a maintenant un nom de légende: La fontaine des morts. Ainsi la terre épaissit l'oubli. Doux et vert dans un silence d'herbe. |
Espagnol. Anonyme.
(vers 1946)
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adaptation
française Ch .C.