TRISTAN DEREME
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Il n’est pas encore trop
grand ;
Il achève son premier an
Et n’est pas connu de la
foule.
Il me plairait énormément
De composer un compliment
En l’honneur du seigneur La
Boule
Je songe à son ongle
crochu ;
Je songe qu’il est
moustachu ;
Que sa moustache est blanche
et raide ;
Qu’en la nuit ses yeux sont
fleuris ;
Qu’il épouvante les souris
Et que c’est un double
bipède !
C’est un chat ! Vous le
devinez.
A l’aurore, soufflant du nez
Dans mon oreille, il me
réveille.
Il a, depuis une heure, un
an ;
Il me regarde en ronronnant,
Et bourdonne ainsi qu’une
abeille.
Blanc et noir comme un
domino,
Il se met dans le piano
Et, parmi les cordes,
sommeille ;
Dès qu’on joue, il pousse
des cris,
Prétend qu’il a les pieds
meurtris
Et que sa peine est sans
pareille.
Il miaule et ne parle
pas ;
Mais le soir, il me dit tout
bas
La misère qui lui fut faite.
Salut, Boule fils de
Pluton !
Pourquoi ne te fêterai-on
Puisque c’est aujourd’hui ta
fête ?
Je voudrais, Boule, mon ami,
Toi qui si bien fait
l’endormi,
T’apporter avec ce poème,
Non des bouquets vite
flétris,
Mais une gerbe de souris
Pour mieux te dire que je
t’aime.
Edition Emile Paul, 1931