Guillaume Apollinaire

 

MARIDZIBILL                                                      

 

Dans la haute rue à Cologne                                         

Elle allait et venait le soir

Offerte à tous en tout mignonne

Puis buvait lasse des trottoirs

Très tard dans des brasseries borgnes

 

Elle se mettait sur la paille

Pour un maquereau roux et rose

C'était un juif il sentait l'ail

Et l'avait venant de Formose

Tirée d'un bordel de Shanghai

 

Je connais gens de toutes sortes

Ils n'égalent pas leurs destins

Indécis comme feuilles mortes

Leurs yeux sont des feux mal éteints

Leurs cœurs bougent comme leurs portes

 

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